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Eric Saporta, un homme de défis

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Directeur commercial France de Segway, fournisseur de gyropodes, Eric Saporta ne fonctionne qu'à l'adrénaline. Ce vendeur dans l'âme, devenu manager moins pour piloter des hommes que pour développer des projets innovants, est animé par une ambition constructive et un goût du défi permanent.

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Connaissez-vous le Segway? Ce nouveau véhicule électrique à deux roues qui, simplement guidé par les mouvements du corps, permet de se déplacer jusqu'à 20 kilomètres à l'heure sans bruit. Pour Eric Saporta, 48 ans, directeur commercial France de l'entreprise, ce n'est rien de moins que «le moyen de transport de demain». Voilà un challenge qui ne semble ni effrayer ni intimider ce manager, touche-à-tout et amateur de risques. «J'aime les défis, lance ce natif de Nice. C'est ce qui m'anime. Au cours de ma carrière, je n'ai pas hésité à changer de poste à chaque fois que je commençais à m'ennuyer ou que j'arrivais au bout de quelque chose... » Tel est donc son dernier pari en date, qui a débuté il y a quatre ans, lorsqu'il arrive dans l'entreprise en tant que manager commercial. Pour cela, il n'hésite pas à quitter un poste très bien payé pour une place rémunérée au Smic. « C'était un sacrifice financier mais je voulais jouer le coup. Tout le monde m'a pris pour un fou. »

Connaître cette pression, construire à partir de rien: voilà ce qui le motive. « Si je n'étais pas directeur commercial, j'aurais aimé être présentateur, pour l'adrénaline qui règne sur les plateaux de télévision... »

Montrer l'exemple

Shooté à l'adrénaline, Eric Saporta, qui a la tête sur les épaules, sait aussi comment se donner les moyens de ses ambitions. Ses collaborateurs le décrivent volontiers comme un travailleur acharné, tourné vers l'accomplissement de sa mission: imposer la marque Segway sur le marché français. A la tête de cinq commerciaux, il est également lui-même en charge des ventes dans le secteur du sud de la France. Il a, par ailleurs, la responsabilité de développer Mobilboard, le réseau d'agences de location de gyropodes qui compte aujourd'hui une vingtaine de points de vente dans l'Hexagone. « Tout à la fois manager et commercial, Eric est polyvalent et ne compte pas ses heures », affirme François Coenen, président de Segway France.

Pour autant, ce manager se voit d'abord comme un collaborateur... « Je ne souhaite pas être un modèle mais plutôt un référent et une source de conseils. Je veux montrer l'exemple » , explique-t-il. Son équipe approuve. « Eric me conseille et me permet de progresser », affirme Kévin Colin, commercial, qui le décrit par ailleurs comme quelqu'un de très efficace. Preuve en est, cette anecdote racontée par le vendeur, admiratif: « J'ai assisté à un rendez-vous avec des prospects qui souhaitaient seulement avoir des informations sur l'ouverture d'une des agences Mobilboard: ils ne connaissaient pas le produit et pourtant, ils ont acheté une flotte de gyropodes après deux heures d'échanges, sans même l'avoir essayé! », se souvient Kévin Colin.

Bio express

1964: Naissance à Nice.
1987: Diplômé de l'ESC Marseille.
1989: Il fait ses débuts dans le secteur de la parapharmacie. Premières responsabilités managériales en tant que directeur marketing, puis directeur général d'un laboratoire pharmaceutique.
1997: Il devient directeur commercial du groupe Direct Vending, fournisseur d'automates de vidéo.
2006: Il intègre la direction commerciale de Power Plate. Les ventes du produit explosent.
2008: Il prend la direction commerciale de Segway France et de Mobilboard, réseau d'agences de location de gyropodes.

«Deal junkie»

« Eric est ce que j'appelle un deal junkie: il vit pour signer des bons de commande, renchérit le patron de Segway. Par ailleurs, il comprend le produit et sait donner envie au client. » Le directeur commercial avoue lui-même être animé par l'amour de son produit. « Je ne pourrais pas vendre une offre dans laquelle je ne crois pas... », témoigne-t-il.

Diplômé à 23 ans de l'ESC Marseille, Eric Saporta débute sa carrière en tant que chef de projet chez Yves Rocher. Il a alors pour mission de développer une ligne de produits. « Un rôle très cloisonné. Il ne fallait pas sortir de sa ligne, l'imagination n'était pas valorisée. Cette expérience m'a certainement donné envie de choisir par la suite des PME où l'on peut tenir tous les rôles... »

Mais surtout, ce qui frappe, c'est qu'il choisit d'aller là où il a les moyens de populariser des produits innovants qui ne sont pas encore connus. Il se targue ainsi d'avoir contribué à faire connaître les compléments alimentaires, les automates de location de vidéo (avant que l'explosion du numérique ne vienne changer la donne) et surtout le Power Plate, une machine de fitness devenue fameuse... Et cela, à des époques où ces marchés naissaient. Si Eric Saporta est fier de son parcours, il ne peut s'empêcher de repenser à certains coups durs comme le rachat du laboratoire pharmaceutique qu'il dirigeait et qu'il a été obligé de quitter: « Un départ douloureux qui a produit une cassure dans ma carrière. Mais j'ai voulu rebondir, en acceptant de nouveaux challenges et en capitalisant sur l'expérience que j'avais acquise... » Et Eric Saporta de confier: « Moi qui viens du marketing et qui ne me destinais pas du tout au départ à être vendeur, je me suis de plus en plus frotté au terrain et cela m'a plu. »

Ce qu'il aime...

Un hobby. Le sport notamment le ski, et le golf « pour l'évasion ». Et passer du temps avec sa fille, qui vient de naître.
Une bonne adresse. Le restaurant La Petite Maison, à Nice, pour ses déjeuners d'affaires. « Ils ont une terrasse agréable et parfaite pour loger mon Segway durant le repas... »
Un objet fétiche. « Mon stylo Montblanc, que j'ai depuis des années et avec lequel je tiens à signer mes bons de commande... »
Un film. Itinéraire d'un enfant gâté, de Claude Lelouch, avec Jean-Paul Belmondo. « L'histoire d'un homme qui quitte tout pour partir à l'aventure dans la nature ».
Un rêve? « Oui, mais j'ai trop de choses à faire avant! »

 
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Amélie Moynot

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